Self-Défense à Strasbourg
Apprendre à réagir face à une agression violente et à se défendre, à l’aide des techniques du Krav Maga.
C’est quoi la Self-défense ?
La self-défense est un anglicisme que l’on peut traduire en auto-défense. C’est une discipline pour développer ses capacités à se défendre seul. A l’image de l’extincteur pour éviter la propagation d’un feu, la self-defense permet de se mettre en sécurité face à des agressions.
Une agression comporte 3 temps : l’avant, le pendant et l’après.
L’apprentissage de la self-défense est l’approche de ces 3 phases qui nécessitent des compétences variées. Cela va de la capacité à parler en état de stress jusqu’à porter une aide à son agresseur en cas de nécessité. Vous avez heurté ce dernier qui s’effondre inanimé, si l’environnement est sécurisé et que vous en avez les moyens, vous pourrez être amené à le mettre en PLS ou appeler les secours.
Dans quelles conditions peut-on y avoir recours ?
Dans les 3 phases de l’agression. Lors d’une altercation « qu’est ce que tu regardes, baisses les yeux !! » nous savons qu’il y a 5 options de réponse. En pratiquant aguerris, nous essayons de comprendre l’environnement, l’état émotionnel de l’agresseur et nous formulerons une réponse adéquate « je ne regarde rien de particulier, nos regards se sont croisés, c’est normal ». En cas d’attaque franche comme une lourde baffe, nous aurons également plusieurs options comme le cover, le blocage, le blocage contre simultané. Vous l’aurez compris, le pratiquant de self-défense doit principalement s’adapter au contexte et choisir la moins pire des options de défense.
Est-ce qu’on apprend en 3 mois, « magiquement », à se défendre ?
La capacité de se défendre est d’abord naturelle. Nous levons mécaniquement les bras et clignons des yeux lorsqu’un objet est projeté vers notre visage. Les ancrages liés à l’éducation peuvent être des freins à défense naturelle telles les phrases « ne répond pas à la dame » « sois gentil » « ne tape pas ». Ces ancrages peuvent nous laisser tétaniser face à une agression car notre cerveau a été programmé pour ne pas répondre.
Heureusement pour nous, les neurosciences ont prouvé la plasticité du cerveau et nous pouvons donc changer nos patterns de réactions face à la violence. Ainsi, ce n’est pas une durée d’apprentissage mais bien le potentiel individuel qui pèsera dans le temps d’apprentissage.
A qui cela peut servir ?
A tous les citoyens potentiellement confrontés à la violence. De l’altercation d’un individu voulant vous dominer, du harceleur, d’un individu en réaction à une situation, les profils sont variés. Vous êtes une femme dans les transports en commun assis en face d’un harceleur, un adolescent qui croise une bande de jeunes hommes ou un commerçant confronté à un client en colère.
Le Krav Maga est-il uniquement, avant tout de la self-défense ? Ou c’est une application des techniques de combat du Krav qui permet la self-défense ?
Le Krav Maga est bien plus complet qu’un système de self-defense car il aborde la phase de combat. Cet entrainement à la confrontation physique en sécurité apporte une part considérable de réalité dans votre pratique. Donner des coups et en recevoir évite de vivre dans un monde magique de la défense parfaite. Un blocage/contre sur une attaque au couteau peut être très efficace mais que se passe-t-il si l’agresseur et plus grand et plus fort ? Que ma frappe n’est pas efficace et ne l’a même pas étourdi ? C’est à ce moment que l’on entre dans un combat rapproché où la saisie du bras armé sera vital. La maîtrise d’un geste martial est une chose, la capacité à le restituer sur une cible mobile et puissante en est une autre.
Est-ce qu’on parle d’aspects juridiques, actu, contextes… au Krav pour justifier la self-défense ?
Tous les cours sont ponctués de contextualisation des techniques de défenses. Je m’autoriserai à repousser avec ma main au niveau de la gorge si j’étais en situation d’être le dernier rempart de ma famille lors d’un home jacking.
Nous évoquons systématiquement les violences qui défraient la chronique. Elles sont l’occasion d’illustrer la meilleures réponse à apporter sans tomber dans la paranoïa.
Le principal concept à retenir de la légitime défense est l’absence d’alternative.
Vous avez fait ce geste de défense de repousser votre agresseur à la gorge car il n’y avait pas de possibilité de fuir ou de négocier en sécurité. Votre état émotionnel ne sera jamais pris en compte par la justice. Vous devez donc toujours pouvoir justifier vos actes de bonne foi.
Le Krav Maga permet-il mieux d’appréhender des situations d’agression réelles, et de s’y préparer, que d’autres sports ou arts martiaux ?
La définition du sport de Compte Sponville dans « que le meilleur gagne » : un sport est une activité physique possiblement agonistique pour maintenir ou augmenter les capacités physiques et mentales qu’elle met en œuvre. Un boxeur exercera une garde avec des gants rembourrés sur une surface limitée dans un cadre de règles rigoureuses. Son objectif est de mettre KO son adversaire. Le boxeur expérimenté pourra se défendre efficacement contre un couteau mais est-il certain de sa frappe ? Sa frappe et son timing ne sont pas fiables à 100%, face à un couteau les conséquences peuvent être dramatiques.
Un pratiquant de krav maga, comme le sportif, aura exercé son attitude et postures face à un couteau. Il aura résolu l’éthique de la frappe aux parties ou aux yeux et l’aura exercé. En cas de stress, l’on exécute ce que l’on connait. Un boxeur fermera le poing et risquera de casser ses métacarpes. Une frappe mains ouvertes pourra être plus adaptée en fonction du contexte.
Un pratiquant de MMA sera le mieux préparé à une situation de rue. Il maîtrise de nombreuses phases de combat et pourra ainsi rapidement s’adapter si par exemple un couteau est sorti.
La philosophie du Krav Maga pourrait se résumer à : « pas de règles, tous les coups sont permis. »