Le combat au Krav Maga
Le combat au corps à corps a pour objectif de mettre hors d’état de nuire son assaillant. Cette dimension du Krav-Maga met en oeuvre les tactiques, les feintes, les enchainements de plusieurs techniques ou la dimension psychologique du combat.
Il s’agit d’un combat durant lequel on restitue des défenses ou attaques exercées en enchainements. Les 2 partenaires travaillent en toute sérénité et peuvent finir avec des immobilisations. Le combat technique intègre également le shadow, face à un adversaire imaginaire. Il permet de se concentrer sur sa mobilité, ancrage, passage du poids du corps et d’éprouver son cardio.
Il s’agit d’un combat complet avec coups à la touche sans intensité ni changement de rythme. Contrairement au combat technique, ici il s’agit de tenter de porter ses coups en trouvant les ouvertures et parer les coups en conscience, sans stress. Le combat doit rester lent sans accélérations génératrices de stress et donc d’intensité.
C’est d’un combat souple qui ne l’est plus vraiment. Les 2 partenaires, avec la fatigue ou l’égo, augmentent l’intensité des frappes et accélèrent les enchainements. C’est le combat habituellement accepté entre avancés, les débutants ne doivent pas le pratiquer. L’enseignant est présent pour s’en assurer.
Réservé au passage de grade à partir de la verte et à condition d’avoir entre 18 et 40 ans ou plus si vous acceptez une décharge. Les coups sont portés à pleine intensité et sont exclus les coups de coudes et genoux, les coups aux parties, ces derniers doivent être simulés. Ce combat est encadré par un juge qui s’assure de la sécurité des protagonistes.
Est-ce que le Krav Maga est efficace contre d’autres sports de combats, arts martiaux ?
Les frappes aux parties sont fréquemment exercées et deviennent des automatismes. Un coup de pied, tibia ou genou à cet endroit a de fortes chances d’arrêter le combat.
Dans une confrontation sans règles face à un pratiquant d’un sport de combat le Krav Maga peut surprendre l’adversaire par le respect d’aucune règle. Lorsque vous êtes confronté à un pratiquant de MMA, au sol, alors qu’il est en position montée (assis sur votre buste) et entrain de vous porter des coups au visage, le réflexe de donner un coup de coude sec et direct aux parties permettra peut-être de relever l’assise de l’adversaire et de le retourner. Ces réflexes sont systématiquement travaillés à l’entrainement.
Peut-on apprendre et progresser au Krav, sans avoir jamais pratiqué de sport de combat ?
Avoir des années de pratique d’un sport de combat a fortement ancré votre posture en combat et imprimé des réflexes conditionnés. Un pratiquant de boxe anglaise va avoir une garde au menton et les jambes écartées laissant ouvert les frappes aux parties ou fauchage du pied avancé.
Il n’y a aucun prérequis hormis une volonté puissante. Les cours sont structurés autour des exercices de self-défense et de combat. L’apprentissage du combat fait partie intégrante de notre discipline. Les débutants devront avoir minimum 2 années de pratiques avant de se confronter au combat dur et de s’exercer au préalable au combat souple.
Comment est pensée et structuré la technicité du Krav ? Faut-il être obligatoire un colosse tout en muscles pour prendre le dessus sur un assaillant ?
Tout colosse a ses points névralgiques, encore faut-il les atteindre.
Oui, en situation de rapport de force inégal (homme vs femme, enfant vs adulte, individu vs groupe…) le krav maga doit pouvoir apporter une réponse. Un enfant saisi par un agresseur pourra le repousser en mettant une pression sur la gorge ou les yeux. Un agresseur d’enfants ou de femmes est à classifier dans les prédateurs. Ces derniers ont pris l’habitude d’avoir le dessus en profitant de l’état de tétanie des victimes. Une victime qui réagit durement surprendra et mettra peut-être fin à l’agression, le prédateur cherchera alors une cible plus facile. Il faudra alors gérer l’après agression et signaler aux forces de l’ordre la tentative d’agression que vous avez subit et ainsi, empêcher le prédateur de nuire à autrui.
Suite logique : Est-ce qu’on apprend à se défendre en toute circonstance ?
Nos techniques sont élaborées pour répondre aux situations de rapports de force inégaux : une femme de petite corpulence face à une homme armé d’un couteau. Dans ce cas de figure, la capacité du défenseur à bloquer ou dévier une attaque armée d’une lame et de simultanément saisir le bras armé pourra faire la différence. Dans un second temps la combativité et la volonté de toucher les zones sensibles peut tétaniser l’agresseur et laisser un temps pour la fuite.
Nous exerçons aussi des scénarios extrêmes tels que faire face à 2 agresseurs armés de couteau et bâton ou en mobilité réduite avec un bras dans le dos ou couché au sol.
Il n’y a évidemment pas de catégories de poids ni de compétition au Krav-Maga. Une agression de rue se fait hors de tout cadre et règlement, le fairplay est à oublier. Seule une lucidité de la part du défenseur est requise, afin de ne pas surréagir et de devenir l’agresseur.
Quels types de combats sont enseignés ? Mains nues, gants, couteau… ?
Le combat à mains nues se fait obligatoirement de façon souple et à mains ouvertes. Les coups de pieds sont également posés et non frappés. Si vous touchez les parties de votre partenaire protégées par une coquille alors la coutume veut qu’on fasse un pas en arrière pour marquer le coup. Cette phase de combat sans gants permet de travailler les saisies.
Nous enseignons les combats à mains nues mais également mains nues face à un couteau ou bâton. Ces combats sont très périlleux, l’utilisation d’arme d’entrainement font prendre conscience du danger de la lame, elle vous touchera souvent, peut-être pas de façon létale mais les coupures sont forts probables.
Nous exerçons également l’escrime courte, à savoir couteau contre couteau. Cette escrime ancestrale est très enrichissante. Elle apporte humilité face à la lame mais permet d’élaborer de nombreuses tactiques de combat : esquives, feintes, contres, changement de gardes…
Le combat libre avec protections permet de travailler en plein impact et de se rapprocher de la réalité des coups. Pour se préparer à cela nous nous entrainons 90% de temps en combat souple à savoir en basse intensité de frappes. Les gants de boxe protègent les métacarpes et le visage du partenaire mais les coups durs auront malgré tout une onde de choc sur le corps. Le combat souple en sécurité demeure bien la règle.
Est-ce purement du combat physique, ou le Krav entraîne aussi l’esprit, la psychologie ?
L’habituation au combat renforce la résistance du corps mais également de l’esprit. En combat, votre cerveau est bombardé d’informations : proprioception, vision, rythme cardiaque et respiratoire, émotions. Tous ces influx nerveux et neuronaux renforcent vos connexions synaptiques, A l’instar des fibres du muscle, les chemins neuronaux se densifient grâce à l’élasticité du cerveau.
Vos situations de stress de la vie courante seront mieux appréciées voir le stress disparaitra face à certains stresseurs. Le stress peut être défini comme un syndrome général d’adaptation, les effets du stress seront identiques quelques soit le stresseur. S’habituer au combat par l’esquive des coups, la diminution de l’angoisse d’en recevoir musclera votre cerveau face à d’autres situations : voisin agressif ou collègue irascible.
Pourquoi développer le mental ?
Et pourquoi développer le mental ? Je croyais qu’on était là pour taper !
S’entraîner à frapper suffit pas ?
Le mental est ce qui va vous sauver la vie en cas de tétanie. Face à une altercation violente, tout être humain normalement constitué passe par une phase de tétanie allant d’une fraction de secondes à 2 ou 3 secondes.
Le mental est la capacité à dépasser cette tétanie en prenant des informations rationnelles pour décider d’une action salvatrice puis de la réaliser. Si un individu sort un couteau et vous menace à une distance proche. Un mental exercé doit permettre de sortir de l’influx de l’amygdale générateur de peur pour gagner le cortex et élaborer une réaction adaptée. Le cortex prendra le dessus sur « mon Dieu je vais mourir » pour passer en « il faut que je bouge et parle ».
Le mental est également le carburant qui permet d’en faire plus quand vous pensez être au bout. En combat, vous êtes au sol, la tête engoncée en guillotine dans le bras de votre adversaire. Le mental vous aidera à trouver la solution technique plutôt que d’être en panique et stopper le combat. Le mental est la capacité à rajouter une pompe alors qu’on pense avoir atteint son maximum.
Peut-être développer rapidement un point ?
On apprend à frapper où ça fait mal (yeux, gorge, parties…) mais on s’entraîne en respectant son adversaire en maintenant une distance de sécurité ou en posant simplement ses mains ou doigts sans impact.
L’objectif n’est pas de sortir blessé de l’entrainement. Il faut se préserver afin de garder toutes ses capacités à tous moments pour faire face.